Lorsque vous achetez de, ou travaillez pour une entreprise, vous votez en fait pour elle. Et vous changez le monde.
Odile Cazeneuve
La pandémie a bouleversé le monde entier. Entre critiques des politiques sanitaires mises en place dans les autres pays et théories du complot (toutes plus farfelues les unes que les autres) il devient difficile de trier le vrai du faux, mais la pandémie a accompli un exploit remarquable : retenir l’attention de toute la population mondiale, ce qu’apparemment même la destruction de notre planète (un sujet qui pourrait surement vous paraître relativement important) n’a pas réussi à faire. La pandémie est néfaste au commerce et a un effet immédiatement reconnaissable sur la vie de la population, c’était
donc une priorité pour ceux qui pouvaient trouver des solutions, de le faire. Mais la destruction de la planète est vue comme quelque chose qui arrive à d’autres personnes, dans d’autres lieux.
Les gouvernements et populations, particulièrement des pays en développement, veulent prioriser le travail et le développement économique. Même certains pays développés sont réticents à changer leur économie basée sur les énergies fossiles si cela présente une menace au travail.
La Russie et la Chine ne participeront même pas à la COP 26 de cette semaine. Mettre en place une politique pour le climat efficace est vu comme un frein au commerce. Pourquoi ce manque de perspicacité ? Parce que les gens savent qu’ils doivent gagner leur pain aujourd’hui. La plupart des gens ont des connaissances limitées sur ce qu’il arrive à notre environnement et ils ne savent pas, ou peut être ne se sentent pas concernés par ce qu’ils peuvent faire pour changer le cours du dangereux chemin que nous prenons.
Il aura fallu l’enfermement de la quasi-totalité de la population pour enfin réussir à faire baisser l’empreinte carbone globale, et laisser leur place aux animaux sauvages. Les Vénitiens ont ainsi pu découvrir la vraie couleur du lagon sur lequel ils vivent et leurs voisins les plus proches : les dauphins qui ont profité de l’absence d’activité humaine pour réclamer leur territoire. Les paquebots de plus de 200 passagers ont enfin été interdits de circulation dans le périmètre proche de la ville, après que l’Unesco ait menacé de faire passer la ville en patrimoine mondial menacé; bien que les motivations ne soient pas seulement issues de l’acquisition presque miraculeuse d’une conscience écologique mais aussi du ras le bol des locaux envers des touristes irrespectueux. Malgré les avantages économiques évidents d’une approche libérale du tourisme, le gouvernement Italien s’est plié à la pression locale et internationale pour protéger l’environnement. Donc même si la décision n’a pas été totalement altruiste, si elle permet enfin de faire un premier pas dans le bon sens, qui-suis-je pour juger ? L’opinion publique est primordiale. Vous êtes ceux qui tiennent le pouvoir, celui qui achète, qui choisit, qui s’exprime, et qui prend des décisions.
Nous avons eu l’opportunité d’être plus conscients de nos choix récemment. Les discussions interminables et bien souvent hypocrites du bureau, comme faire semblant de s’intéresser aux enfants de Caroline de la compta, demandent une énergie immensurable et par conséquent un approvisionnement en caféine considérable. À la maison, non seulement on peut éviter ces conversations à base de “mmhmm…ah?”, on peut choisir si notre café est issu de commerce équitable et de ressources durables ou non. C’est l’accomplissement d’un rêve qui paraissait jusqu’alors inatteignable : enfin pouvoir passer son après midi en pyjama, une tasse de café, équitable bien sûr, (ou verre de vin bio, pourquoi pas?) à la main (pour vraiment exploiter cette occasion à son plein potentiel, l’ajout d’un plaid et de chaussons moelleux est recommandé). Au lieu de passer une heure dans le train, on peut choisir de profiter de ce moment pour appeler nos parents et de prendre des nouvelles de la famille.
Les confinements consécutifs ont permis à nombre d’entre nous d’apprendre à mieux connaître nos proches. Bien que certains travailleurs souhaitent désormais rester en télétravail pour la liberté que cela leur apporte, après avoir passé autant de temps enfermés, même les plus asociales d’entre nous se sont découvert une passion pour les relations humaines.
En somme, la pandémie nous a permis de remettre en question de nombreuses idées et comportements. Passer plus de temps à la maison nous a fait prendre conscience de notre compte-rendu personnel: on se rend mieux compte de ce qu’on consomme et gaspille personnellement. On se rend mieux compte des valeurs dans notre vie: les personnes que l’on veut voir et celles que l’on ne veut pas voir. On apprécie notre environnement local plus que jamais, tout en sachant qu’on peut être connecté entre nous partout dans le monde, en quelques secondes, si on le souhaite. Reste à savoir si c’est pour certains une amélioration ou peut être pour d’autres une détérioration certaine de notre société. En tous cas cela aura permis de nous rendre compte que ce qu’il se passe dans une partie du monde concerne la totalité de celui-ci.
Le temps est limité pour tout le monde. Comment passez-vous le vôtre? En apprenant quelque chose de nouveau? En communiquant plus avec vos amis et votre famille (bien qu’à travers la technologie)? Soyons plus honnêtes avec nous-même et avec les autres. Nos choix nous affectent tous. On peut passer ce temps pour apprécier ce que l’on a, et décider de ce que l’on veut garder ou non.
Nous pensons que deux des choses les plus importantes dans la vie sont l’apprentissage et la communication. Quelles sont vos priorités? Comment allez-vous disposer de notre temps?